Cette contribution de Benoît Beuret, Jean-Michel Bonvin et Stephan Dahmen se situe dans la perspective dite des capabilités. A la différence de la plupart des contributions concernant le travail social, les auteurs n’interrogent pas prioritairement les droits, les biens, les ressources, les compétences qu’il convient d’octroyer etc. ni la question concernant un certain paternalisme des travailleurs et travailleuses sociales. Leur point de départ est, au contraire, la proposition d’Amartya Sen consistant à concevoir les besoins fondamentaux des citoyens et citoyennes comme la résultante d’un processus démocratique. Il en résulte un défi, celui de prendre en compte les capacités diverses des personnes de participer aux processus délibératifs. Les auteurs traitent de ce défi en discutant, de manière détaillée, les phénomènes d’inégalités multiples. Dépasser ces inégalités conduirait à une égalité participative dont les auteurs esquissent les contours. Enfin, les travailleurs et les travailleuses sociales auraient un rôle important à jouer dans cette perspective, en donnant une voix aux personnes qui s’adressent à eux et à elles.