Projet monoparentalité - Une forte participation au marché du travail contraste avec les images stéréotypées du monoparent comme bénéficiaire de l’assistance sociale

      LE PROJET  /   THÈMES ET RÉSULTATS 
 L'ÉQUIPE   /    LES PUBLICATIONS 

Surreprésentés dans les statistiques d'aide sociale, les monoparents sont souvent victimes de stigmatisation, dépeints comme abusant de l'aide sociale et rechignant à travailler au prétexte qu'ils élèvent seuls leurs enfants. Toutefois, les résultats de la recherche suggèrent le contraire : que ce soit en Suisse ou ailleurs en Europe, les mères seules ont une plus grande probabilité d'être actives et de travailler de longues heures comparées aux mères vivant en couple. En particulier, notre analyse de données d’enquête en Suisse montre que la plupart des mères célibataires maintiennent ou augmentent leur taux d’emploi lors de la transition à la monoparentalité (Struffolino, Bernardi & Larenza, 2018). Ces mères sont proportionnellement plus représentées dans les emplois à temps plein et à temps partiel élevé, mais souffrent en même temps d'un taux de chômage proportionnellement plus élevé que les mères en couple. Les facteurs comme l'âge, le niveau de formation ou le parcours de migration et la région d'origine peuvent jouer un rôle (Milewski, Struffolino et Bernardi, 2018). Ces résultats suggèrent qu’il faudrait revoir l'hypothèse courante et facile selon laquelle les mesures de protection sociale tendraient à décourager les mères célibataires à intégrer le marché du travail. Le faible taux d'emploi parmi certains groupes de mères seules migrantes laissent plutôt entrevoir les raisons suivantes:

  • des moindres niveaux de rémunération et de sécurité de l’emploi dans les secteurs de travail peu qualifiés
  • des manques en termes de capital social et de capital économique nécessaires pour faire garder ses enfants et assumer les frais de déplacement depuis une zone d’habitation bon marché et excentrée

Publications de ce sous-projet