POLICY BRIEF
POLICY BRIEF Special issue COVID-19, N°1 / 2020 | SOCIAL INNOVATION THROUGH LIFE COURSE RESEARCH
Comment mobiliser efficacement des comportements de protection, de solidarité et de résilience en période de crise?

Comment mobiliser efficacement des comportements de protection, de solidarité et de résilience en période de crise?

Résumé des connaissances et guide rapide pour l’action publique

Auteur·e(s): Guy Elcheroth

Résumé
  • Destiné aux acteurs impliqués dans la coordination de l’action publique, ce guide présente 10 conseils pratiques s’appuyant sur 10 résultats scientifiques pour mobiliser 3 comportements: protection, solidarité et résilience.

>>> Comment mobiliser efficacement des comportements de protection, de solidarité et de résilience en période de crise? Guide complet (PDF)

>>> 10 conseils pratiques basés sur 10 constats scientifiques - Fact-sheet (PDF)

Contexte 

Pour freiner la progression de la pandémie du coronavirus, les autorités suisses, à l’instar de la plupart des pays européens, ont appelé la population à adopter des comportements de distanciation sociale et pris une série de mesures sanitaires pour mettre le pays au ralenti. Par la voix d’Alain Berset, le 20 mars 2020, le Conseil Fédéral a exprimé sa vision que le succès de ces mesures, qui visent à éviter une catastrophe sanitaire, dépendra de la capacité à mobiliser un changement de comportement effectif, drastique, rapide et soutenu à travers l’ensemble de la population: «Ce qui compte à partir de maintenant, ce sera l’adhésion de la population à ces mesures pendant plusieurs semaines».

L’enjeu actuel consiste ainsi à construire, dans l’urgence, des actions publiques capables de mobiliser trois types de comportements sociaux, dont dépendront le déroulement de la crise sanitaire et ses conséquences humaines :

  • des comportements de protection, c’est‐à‐dire le respect des consignes sanitaires et de la distanciation sociale en particulier
  • des comportements de solidarité, notamment de soutien aux personnes vulnérables et d’engagement dans la continuité des services essentiels
  • des comportements de résilience, afin de prévenir des dommages secondaires générés par une situation éprouvante ou par des réactions collectives inadaptées 

Le présent document vise à soutenir tous les acteurs engagés dans la coordination de l’action publique durant la crise sanitaire, dans leur mission difficile de mobiliser efficacement ces trois types de comportements sociaux. Il est basé sur une revue actuelle de la littérature internationale en psychologie sociale et en sciences voisines. La première partie présente un résumé des constats scientifiques pertinents en dix points, la seconde cherche à extrapoler pour chaque constat des conseils utiles à la prise de décision publique dans le cadre de la crise actuelle.

 

Conseils pratiques

1. Anticiper que tout peut évoluer rapidement

Quand le contexte et les comportements sociaux changent de manière accéléré et souvent imprévisible, il est fondamental de préserver des marges de manœuvre pour adapter continuellement les actions et les injonctions aux nouvelles donnes. Communiquer sur l’évolutivité nécessaire des mesures prises aide à préparer la population et à préserver une certaine sérénité quand tout change très vite, en générant une compréhension que l’adaptation des mesures est signe de réactivité plutôt que de flottement.

2. Rendre visible les comportements constructifs

Les comportements mis en avant par les autorités et les médias influencent la perception des normes sociales et fournissent ainsi des points de repères selon lesquels chacun‐e va orienter sa propre conduite. Les appels à changer de comportement en pointant du doigt les mauvais comportements sont souvent contre‐productifs. Par exemple, le seul message que « les jeunes ne suivent pas assez les recommandations » risque surtout de répandre l’impression qu’il est normal pour un jeune de ne pas suivre les recommandations. Il y a différentes possibilités pour éviter ce piège, tout en mentionnant ce qui pose problème : on peut communiquer sur la tendance (p.ex. « beaucoup de jeunes ont déjà adapté leur comportement en peu de temps, mais il faut aller plus vite et plus loin maintenant »), varier les groupes de références (p.ex. « les vaudois sont en avance au sein de leur génération») ou encore contextualiser les comportements observés en insistant sur leur malléabilité (p.ex. : « ces derniers jours, l’information n’était pas encore parvenue à tout le monde, mais ceux qui ont entendu le message sont prêts à en tirer les conséquences »).

3. Privilégier les injonctions claires et praticables

Lorsque des nouvelles injonctions sont faites à la population, il est crucial de s’assurer que les comportements demandés sont clairement identifiables et concrètement réalisables pour chacun‐e. Des injonctions ambiguës (laissant une large zone grise entre ce qui est permis ou souhaité et ce qui ne l’est pas) ou paradoxales (entrant en contradiction avec d’autres injonctions, sans qu’il soit clair quelle injonction prime) risquent d’être contre‐productives et de flouter, voire de contrecarrer, la dynamique de changement collectif. Le principe de réalisme n’implique par ailleurs pas que les injonctions doivent être limitées: des mesures plus drastiques peuvent au contraire faciliter une lecture plus claire des règles et des priorités que des mesures plus timorées, à condition que leur objectif et leur logique soient compréhensibles. 

4. Mobiliser des figures d’identification inclusives

Comme l’adhésion aux messages passe en grande partie par l’identification à la source, la force de persuasion des consignes peut être renforcée de manière sensible quand elles sont relayées par un éventail de personnes susceptibles d’être acceptées comme

« l’un‐e des nôtres » à travers les différents groupes cibles et d’incarner de manière crédible les identités communes respectives (p.ex. : des jeunes et des aînés, des résidents et des frontaliers, des employés et des employeurs, etc…). Il est par ailleurs important d’éviter tant que possible que les forces de l’ordre chargées de veiller à l’application des consignes ne soient placées dans des situations qui pourraient les faire apparaître comme antagonistes aux identités mobilisées, par leur attributs ou actions (p.ex. d’éviter qu’un groupe d’adolescentes soit dispersé uniquement par des agents masculins d’un certain âge, que des soldats non‐francophones communiquent en première ligne avec le public romand, que des agents armés interviennent sur un site religieux…).

5. Rappeler les épreuves surmontées

Les appels généraux à « rester calme » sont généralement peu utiles. Il est plus motivant et plus rassurant de mettre en lumière les expériences passées et présentes qui témoignent des capacités collectives pour répondre au défi. Par exemple, il peut être efficace de montrer que ce qui est requis est en continuité avec des rôles et des identités investies par les un‐e‐s et les autres, quitte à être appelé‐e à se dépasser dans ce qu’on sait faire au mieux (p.ex. : aider ses proches, soigner des malades, acheminer de la nourriture, communiquer de manière créative…). Quand des récits historiques sont accessibles et chargés de signification dans les mémoires collectives, leur invocation peut également servir d’inspiration et d’encouragement. Il s’agit toutefois d’être attentif aux analogies forcées ou à celles qui induiraient une dramatisation indue.

6. Eviter de perpétuer le mythe de la « panique collective »

Il n’y a pas de fondement réel à la crainte que la population risque de paniquer à large échelle face au danger, en adoptant des comportements purement égoïstes ou irrationnels. Il est tout à fait possible de s’appuyer sur les valeurs partagées de civisme comme ressource sociale dans la gestion de la crise et de s’adresser à chacun‐e comme porteur de responsabilités et de loyautés à l’intérieur de son tissu de relations sociales. Par contre, la médiatisation et l’exagération de la signification de certains comportements inhabituels (p.ex. : la couverture en boucle de rayons vides) peut être à l’origine d’inquiétudes dans un contexte d’incertitude et, au pire, renforcer par effet de cascade les comportements en question. Il est donc important de contextualiser de manière systématique et proactive ce type d’informations, par exemple en rappelant l’éventail des comportements responsables adoptés par ailleurs, en insistant le cas échéant sur le caractère anecdotique de certains comportements surmédiatisés et/ou en expliquant les moyens mobilisables pour contenir leur impact.

7. Laisser les solidarités spontanées s’exprimer

La crise ne pouvant difficilement être surmontée sans un large élan de solidarité, il s’agit de traiter les initiatives spontanées en première approche comme des manifestations de bonne volonté pouvant apporter des solutions nouvelles, et ceci même lorsqu’elles apparaissent comme des sources potentielles de désordre au regard de l’autorité publique. Il est vital de permettre aux démarches d’entraide spontanée de s’exprimer, de leur donner de la visibilité et de reconnaitre leur apport à la gestion de la crise. En plus de leur importance pratique, ces initiatives ‐ et leur reconnaissance sociale ‐ sont indispensables pour renforcer le tissu social et pour éviter qu’un sentiment de résignation ou d’aliénation ne s’installe au sein de la population.

8. Montrer que la vulnérabilité est partagée

Le sentiment d’être tous dans le même bateau est une source d’énergie et d’adaptabilité extrêmement forte en temps de crise, mais c’est aussi une ressource fragile. Il faut tout faire pour éviter qu’elle ne se dissipe prématurément. L’écueil consiste à ce que certaines parties de la population développent un sentiment d’invulnérabilité ou, pire, soient perçues comme profitant de la crise. Pour lutter contre, il est possible d’insister sur le fait que la vulnérabilité est partagée par tous ; tout le monde ayant au moins une personne chère pouvant être affectée gravement. Mais le défi dépasse de loin un simple effort de communication. Il s’agit avant tout de suivre une ligne éthique extrêmement claire dans toute action publique et d’éviter que des privilèges indus ne soient accordés quand l’appel est au sacrifice. Il est aussi critique de montrer de la fermeté envers toute tentative d’instrumentaliser la crise pour générer un bénéfice individuel. Finalement, il s’agit de se montrer sensible au respect des communautés d’interdépendances et de solidarités effectives formées sur le terrain, y compris lorsqu’elles dépassent des frontières administratives ou politiques. 

9. Préserver les canaux d’information et de communication

En temps de crise, la continuité des médias et l’ouverture des canaux de communication sont des biens essentiels. Un rétrécissement des espaces dédiés à la circulation des informations résulterait vraisemblablement dans une augmentation sensible de la volatilité des comportements sociaux et dans la multiplication des situations de détresse personnelle. Il est donc vital de maintenir des médias publics fonctionnels quoiqu’il arrive et de ne prendre aucune mesure entravant les échanges sociaux au‐delà de leur dimension spatiale. En tant que source d’information primordiale, le rôle des autorités publiques peut être guidé par trois principes : partager les informations disponibles, communiquer sur les limites des connaissances actuelles et admettre que les citoyen‐ ne‐s sont mieux équipé‐e‐s pour vivre avec des vérités difficiles mais partagées qu’avec une confusion solitaire. 

10. Permettre la continuité des liens sociaux

Afin de préserver une capacité de solidarité et de résilience dans la population, il s’agit d’éviter tant que possible que le confinement n’induit des situations d’isolement social. Pour clarifier l’objectif de la mesure, l’appel à la distance physique peut être assorti d’un appel à rester en contact, à l’aide des moyens de communication à distance. Il est important d’éviter qu’un sentiment de passivité subie ne s’installe, de ne pas gêner des initiatives de bonne volonté, lorsqu’elles sont compatibles avec les objectifs de protection, et d’aider chacun‐e à faire la différence entre rester chez soi et se replier sur soi, se retirer ou se sentir inutile.

 

Constats scientifiques

1. La malléabilité des comportements sociaux augmente de manière exponentielle en période de crise.

Dans des périodes de relative stabilité sociale, les comportements sociaux sont souvent surdéterminés par un ensemble de facteurs : les valeurs personnelles de chacun‐e, les contraintes matérielles, les lois, les normes sociales... Cela implique qu’un changement au niveau de l’un de ces facteurs est souvent absorbé et compensé par la stabilité des autres facteurs, ce qui peut donner l’impression d’une forte régularité, voire inertie, des comportements sociaux (1, 2). On ne peut toutefois pas extrapoler cette expérience intuitive de la prévisibilité des comportements sociaux à ce qui se passe en période de crise. Quand une population fait face à un bouleversement majeur de ses cadres de vie collectifs, il peut arriver que le choc affecte simultanément plusieurs, voire l’ensemble des déterminants des comportements sociaux. On passe alors d’une dynamique où les interactions entre facteurs multiples tempèrent le changement à une dynamique où elles accélèrent le changement (1, 3, 4). La malléabilité exceptionnelle des comportements qui en résulte est parfois vue comme une source de désordre potentiel en temps de crise (5). Mais elle rend également possible l’adaptation des comportements à des impératifs nouveaux, à une échelle et à une vitesse qui seraient inconcevables en temps normaux.

2. Les normes sociales perçues jouent un rôle critique d’accélérateur du changement.

Parmi les différents facteurs en jeu, les normes sociales perçues jouent un rôle particulier dans les dynamiques de changement accéléré. Face à des impératifs nouveaux, la plupart des gens vont adapter leur comportement en tenant compte de la réaction qui semble prévaloir dans leur communauté de référence (6‐8). S’il est parfois possible d’observer directement les réactions de ses voisins ou d’en discuter avec ses proches (9), la lecture des normes sociales au sein de communautés de référence à la plus large échelle (« les Suissesses », « ma génération », « mes confrères », etc…) est forcément médiatisée, ceci d’autant plus qu’en climat d’incertitude des dynamiques d’autocensure ont tendance à se répandre en ce qui concerne l’expression des positions personnelles de chacun‐e (10, 11). Par conséquent, dans la mesure qu’un petit nombre d’informations seulement atteignent rapidement un grand nombre de personnes, celles‐ci peuvent avoir un impact disproportionné sur la perception des normes sociales et, par conséquent, affecter les comportements d’une masse critique suffisante pour déclencher une spirale exponentielle. Les informations communiquées par les autorités font partie de ces informations clefs, ainsi que le traitement des événements par les grands médias.

3. Des prescriptions non applicables sont susceptibles de produire des effets contre‐ productifs.

Les prescriptions légales sont efficaces uniquement à conditions d’être applicables en pratique ; dans le cas contraire elles peuvent déclencher des effets paradoxaux. Des injonctions formelles qui sont transgressées systématiquement peuvent générer des cascades malencontreuses: l’ambiguïté créée par des normes non respectées risque de déteindre sur d’autres normes et de faciliter la propagation de comportements incivils ou délictueux (12, 13). Dans des cas extrêmes, de telles spirales transgressives ont même été à l’origine de la banalisation de crimes violents (14). Mais l’inverse semble être vrai également : dans des environnements sociaux où les normes sociales pratiquées sont largement cohérentes avec les normes prescrites, le respect des règles est aussi susceptible de se répandre d’un domaine à l’autre (8).

4. L’adhésion aux consignes des autorités est renforcée par la perception d’une identité commune avec les acteurs qui émettent ou relaient les consignes.

Une injonction à changer de comportement et à consentir des sacrifices a plus de chances de générer une motivation intrinsèque à se conformer lorsqu’elle est perçue comme venant de « l’un‐e des nôtres » (15, 16). Au sein d’une large population, les sentiments d’appartenance sont généralement pluriels ; ils varient en fonction des personnes et des situations. Une même source peut donc générer de l’identification au message pour une partie de la population à un moment donné, tout en étant perçue comme une voix externe pour d’autres personnes ou en des circonstances différentes (17). L’identification aux dirigeants politiques tend à augmenter au début d’une crise majeure, mais ce phénomène peut être temporaire et il est rarement d’une ampleur telle que les dirigeants arrivent à eux seuls à produire une adhésion suffisante, à travers toutes les couches et composantes de la population (18).

5. La recherche d’une impression de continuité collective représente une source de motivation sociale puissante.

Le sentiment d’appartenir à des collectifs qui perdurent à travers les temps est un point de repère fondamental pour l’activité humaine (19). L’importance des affiliations sociales s’accroit encore face à des menaces existentielles et la sensation de continuité collective est d’autant plus recherchée que cette continuité est défiée par les événements (20, 21). La manière dont les communautés se mobilisent pour faire face à une crise actuelle dépend de la manière dont elles rattachent les défis posés par la crise à une lecture commune de leur histoire et de leur trajectoire collective (22).

6. Même en situation d’urgence vitale, les rôles et relations sociales ordinaires sont généralement préservées et continuent de structurer les interactions sociales.

Des recherches effectuées sur les comportements adoptés durant des situations d’urgence vitale ‐ lors d’attentats, d’incendies ou d’autres catastrophes– montrent que même dans ces circonstances extrêmes, des comportements de panique égoïstes ou irrationnels sont beaucoup plus rares que des comportements d’entraide spontanée (23‐25). Dans la plupart des cas, des personnes plongées soudainement dans une situation de grand danger pour eux‐mêmes et pour autrui vont continuer à respecter des codes sociaux ordinaires, par exemple en se montrant altruiste envers leurs proches ou en aidant de manière prioritaire des personnes perçues comme vulnérables, comme des aînés ou des enfants, même lorsqu’il s’agit d’inconnus (25, 26).

7. La situation de crise est à l’origine de communautés de solidarité émergeantes, capables de générer des ressources sociales critiques.

Des études menées sur des personnes exposées à des assauts violents ou à des catastrophes naturelles ont révélé le phénomène des communautés de survivants : des personnes qui ne se connaissaient pas avant peuvent développer un fort sentiment d’appartenance à une communauté de sort créé par l’évènement dangereux (17, 27). Le sentiment d’être tous dans le même bateau facilite les comportements d’entraide pendant le danger. Parfois, il se maintient ensuite sur la durée et facilite des actions solidaires à plus long terme (28).

8. L’élan de solidarité peut s’avérer fragile lorsque la gestion de la crise crée ou renforce des inégalités.

Les principales entraves à l’émergence ou au maintien d’un sentiment de sort commun face au danger découlent d’une répartition inégale des risques et des charges (29, 30). Lorsque certains sous‐groupes se sentent invulnérables, le sentiment d’être dans le même bateau s’atténue. Lorsqu’une partie de la population échappe à l’effort demandé à tous ou, pire, exploite la crise pour en profiter, les motivations sociales pour consentir à des sacrifices tendent à s’éroder (31). Il arrive aussi que le sentiment de solidarité spontanée n’arrive pas à trouver une expression concrète, parce que la gestion politique de la crise tend à diviser des personnes que le danger aurait réunies (23). Dans ces différents cas de figure, les liens de solidarité risquent de s’avérer trop fragiles pour permettre une mobilisation collective adaptée.

9. La confusion et la pénurie d’informations sont plus difficiles à gérer que des vérités partagées, même dramatiques.

Face à des situations d’incertitude existentielle, la plupart des personnes redoublent d’efforts pour préserver une vision cohérente et partagée de la réalité sociale (32, 33). Ne pas être en mesure de recevoir des informations cohérentes, d’en transmettre et de partager leur signification avec des personnes qui comptent, peut être à l’origine d’une perte de repères éprouvante pour les personnes concernées et va augmenter la volatilité des comportements sociaux (7, 34, 35). 

10. La préservation des liens sociaux représente un facteur de résilience critique dans des situations de stress important.

Il est bien établi que l’isolement social affecte les capacités des personnes concernées à faire face à des situations stressantes et fragilise sensiblement leur santé. Les personnes socialement bien insérées et vivant dans une communauté à forte cohésion sociale courent moins de risque d’être affectées dans leur santé physique et mentale, notamment lorsqu’elles doivent faire face à des événements particulièrement stressants (31, 36‐39).

 

Références

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LIVES Impact (ISSN: 2297-6124) publie régulièrement des notes sur des résultats de recherche pertinents pour les politiques publiques et sociales issus d'études menées au Pôle de recherche national LIVES « Surmonter la vulnérabilité : perspective du parcours de vie ». Elles sont publiées en trois langues (français, allemand et anglais) et envoyées aux personnes décideuses de l'administration publique, du monde politique et des organisations non gouvernementales. Actuellement, la base de données pour l’envoi de ces notes compte environ 1800 adresses, localisées principalement en Suisse.

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Comité editorial des numéraux spéciaux: Pascal Maeder, HES-SO & PRN LIVES (pascal.maeder@hes-so.ch)

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