Photo Nicolas Lieber
Photo Nicolas Lieber
Photo Nicolas Lieber
Photo Nicolas Lieber
Photo Nicolas Lieber
Photo Nicolas Lieber
Photo Nicolas Lieber
Photo Nicolas Lieber
Photo Nicolas Lieber
Photo Nicolas Lieber

Le Pôle de recherche national LIVES prend une leçon de politique et de communication

Une table ronde a réuni le 21 juin 2013 à Genève des chercheurs en sciences sociales avec des parlementaires fédérales et des responsables d'organismes sociaux au niveau cantonal. L'objectif était de trouver des pistes pour rendre la recherche plus utile dans l'élaboration des politiques publiques. Le débat fut enjoué, et parfois cruel pour les universitaires, qui doivent apprendre à mieux transmettre leurs connaissances.

"Comment allier sciences sociales et société: l'élaboration des politiques familiales en question": la table ronde organisée par le Pôle de recherche national LIVES à l'Université de Genève le vendredi 21 juin avait surtout pour but d'ouvrir un dialogue entre la recherche, la politique et l'action, et d'identifier des pistes d'amélioration.

En une heure et demi de débat, orchestré par la journaliste Esther Mamarbachi devant un public composé d'une soixantaine de personnes - tant internes qu'externes au monde académique -, plusieurs idées ont émergé, rappelant à chacun ses responsabilités, et mettant également en évidence les limites inhérentes à chaque métier.

Des contacts plus personnels

Le directeur du PRN LIVES, Dario Spini, a commencé par souligner que le contact avec les décideurs et les administrations n'était pas facilité par les divisions du système fédéral. Liliane Maury Pasquier, conseillère aux Etats socialiste (GE), a signalé que les parlementaires recevaient parfois des informations des universitaires, mais pas toujours sous une forme appropriée à l'action politique. Elle a encouragé les chercheurs et les chercheuses à saisir leur mail ou leur téléphone pour alerter les députés fédéraux quand un sujet sur lequel ils ont des données est à l'agenda.

Plusieurs intervenants, comme Walter Schmid, président de la Conférence suisse des institutions d'action sociale, ou Jean Blanchard, secrétaire général du Mouvement populaire des familles, ont relevé la difficulté de faire entendre certaines réalités aux décideurs. Les deux politiciennes présentes, dont Lucrezia Meier-Schatz, conseillère nationale du Parti démocrate chrétien (SG), ont renchéri en soulignant que les avancées sociales en Suisse se heurtaient systématiquement à la question des coûts.

Plateformes d'échanges

Tous ont reconnu que la recherche et la politique n'avançaient pas au même rythme. Raison pour laquelle plusieurs orateurs étaient d'accord pour imaginer le monde associatif prendre un rôle central dans l’échange de connaissances entre recherche et politique, tant dans la formulation des questions que dans la vulgarisation des réponses, à la manière d’un Observatoire de la famille, réclamé par Sylvie Reverdin-Raffestin, directrice de Pro Juventute Genève.

Une grande partie du débat a porté sur les solutions. Les participants ont demandé aux chercheurs de mieux communiquer à l’intention de différentes audiences, grand public et milieux économiques inclus, et de ne pas s’adresser aux seuls convaincus. Walter Schmid a plaidé pour que les programmes de recherche soient lancés sur la base de processus de décision participatifs et transparents, permettant de formuler les vraies questions qui vont intéresser la Suisse au cours des prochaines années.

Le Pôle de recherche national LIVES, lui, est déjà lancé. Mais il lui reste dix ans, un véritable luxe dans le domaine de la recherche, où les financements couvrent souvent des périodes beaucoup plus courtes. Dario Spini a déclaré à l’issue du débat qu’il ressortait renforcé dans la volonté de créer des ponts, et qu’il fallait maintenant réfléchir à une structure pérenne qui garantisse ces échanges : « C’est pour ça qu’on voulait vous rencontrer dès le début, pour savoir ce qu’on doit faire, et ce qu’on va faire ensemble. » 

Verbatims

Dario Spini
Directeur du Pôle de recherche national LIVES

"Je ne voudrais pas qu’on réduise la recherche à fournir des réponses aussi ponctuelles que des statistiques. (...) La recherche sur la politique familiale ou sur la politique du travail se fait dans un environnement de réflexion international et global, et procède par des raisonnements qui sont assez différents. (...) Des réponses on en a, mais on ne sait pas à qui les dire, qui ça intéresse."

"Nous n’allons pas transformer tous les chercheurs en leaders d’opinion, et je ne pense même pas que cela soit souhaitable, parce qu’il faut respecter une certaine indépendance."

Walter Schmid
Président de la Conférence suisse des institutions d'action sociale

"Dans le domaine de la migration par exemple, on sait beaucoup de choses sur le processus d’intégration, on sait ce qu’il faudrait faire pour améliorer la cohésion sociale, mais le monde politique ne veut pas savoir."

"Il ne suffit pas de savoir combien d’enfants sont à l’aide sociale, mais de mieux savoir comment se développe la précarité dans le parcours de vie."

Jean Blanchard
Secrétaire général du Mouvement populaire des familles, Genève

"Parfois on découvre un peu par hasard qu’il y a des recherches vraiment intéressantes par rapport à notre travail quotidien. Il devrait y avoir plus d’efforts de la part des chercheurs pour transmettre ces données."

"Dès qu’on essaie de toucher aux causes des phénomènes, que ce soit le stress au travail, le mobbing, le burn-out, etc. où l’on doit s’attaquer aux conditions de travail et où la responsabilité des entreprises est engagée, on n’arrive pas à avoir des études."

Liliane Maury Pasquier
Conseillère aux Etats socialiste (Genève)

"La seule chose qui peut ébranler des majorités parlementaires, c’est la question de savoir si le problème coûte suffisamment cher pour que l’investissement dans la recherche en vaille la peine afin de changer la donne."

"Ce que je dis souvent aux chercheurs, c’est que sur tel ou tel domaine, c’est eux qui savent. Ils doivent donc nous le dire, c’est une responsabilité citoyenne."

Lucrezia Meier-Schatz
Conseillère nationale démocrate-chrétienne (Saint-Gall), directrice de Pro Familia

"Ce qu’il nous faut à nous, ce sont des instruments pour pouvoir justifier un changement de politique. Votre recherche est utile, les associations jouent le rôle de transmetteur et les politiques doivent essayer de convaincre un certain nombre de personnes qui ne sont pas acquises à la cause."

"Je souhaiterais surtout qu’il y ait un dialogue beaucoup plus fructueux avec les milieux économiques. Si l'on veut faire avancer quelque chose, je crois qu’il y a une nécessité absolue d’échanger avec leurs think tanks."

Sylvie Reverdin Raffestin
Directrice de Pro Juventute Genève

"Au niveau cantonal, les questions liées à la famille sont diluées entre tous les départements, et nous n’arrivons plus à faire les liens. Une problématique de logement sera dans l’un, la famille dans un autre."

"La création d’un observatoire de la famille par canton s’impose de manière presque vitale, car si l’on veut avancer, on ne pourra pas faire sans."

Une étudiante de master en sciences sociales dans le public

"N’oubliez surtout pas l’enseignement ! Ma vie a complètement changé depuis que j’étudie les sciences sociales, et si l’on forme des bons citoyens, des personnes qui arrivent à réfléchir et qui ont vraiment des compétences, on arrive vraiment à faire le lien entre la recherche et la politique."

Eric Widmer
Professeur de sociologie à l'Université de Genève, chef de l'IP8 du PRN LIVES

"Les chercheurs doivent mieux écouter les politiques, mais les politiques doivent peut-être aussi s’exprimer plus clairement sur les besoins. Les objectifs se recoupent, mais seulement partiellement. Malheureusement, peut-être, nous ne faisons pas nos carrières sur les réponses que nous donnons au pays, ou en tout cas très partiellement, et je pense que ce type de manifestation est très important pour les deux parties et devrait être renouvelé à l’avenir."

L’approche des parcours de vie s’invite au Congrès de la SSS

L’approche des parcours de vie s’invite au Congrès de la SSS

Le 9e Congrès de la Société suisse de sociologie aura lieu du 26 au 28 juin 2013 à l’Université de Berne. Il est consacré à la thématique «Inégalités et intégration sociale face à la crise». Près de 40 chercheurs et chercheuses collaborant au Pôle de recherche national LIVES y contribuent.

Présidée par Eric Widmer, professeur à l’Université de Genève et chef de l’IP8 du PRN LIVES, la Société suisse de sociologie propose lors de son Congrès 2013, organisé par l’Institut de sociologie de l’Université de Berne, de nombreuses contributions d’universitaires engagés dans des projets du Pôle de recherche national LIVES.

Jeudi 27 juin

Le 27 juin, une session plénière (B5) sera consacrée à «La jeunesse en temps de crise. De catégorie dangereuse à catégorie à problèmes?». Elle est organisée par des membres de l’IP5 du PRN LIVES: Jean-Pierre Tabin, Jean-Michel Bonvin, Jean-François Bickel et Felix Bühlmann. Lors de cette session, une recherche de l’IP9 du PRN LIVES y sera présentée par Christian Staerklé: «Inégalités, vulnérabilités et régulation de projets de vie des jeunes: Une approche psychosociale» (avec Alain Clémence, Véronique Eicher, Mouna Bakouri et Marlène Carvalhosa Barbosa). Une autre communication, «Les conséquences sociales de l’utilisation de la catégorie ‘jeunes en difficulté’», sera présentée par Jean-Pierre Tabin (avec Anne Perriard).

Un workshop (A01) organisé le même jour par Jacques-Antoine Gauthier et intitulé «Life course poverty and vulnerability» verra Nora Dasoki présenter «Trajectoires de bonheur et de vulnérabilité: l’évaluation rétrospective du parcours de vie» (avec Davide Morselli et Dario Spini). Anna von Ow y présentera «Overcoming a critical life course event – how relevant are social contacts for unemployed individuals’ return to jobs?». Enfin Felix Bühlmann abordera «Trajectories of Vulnerability in Switzerland».

Un autre workshop (B01) organisé par Jacques-Antoine Gauthier portera sur «Life course and personal relationships».

Dans le workshop (A04), «Des mesures d’insertion professionnelle au workfare: études de cas en débats», Laura Galhano et Anne Perriard présenteront «Des catégories de la vulnérabilité sociale aux pratiques de recrutement des entreprises».

Le workshop (B11) portant sur «Modelle sozialer Ungleichheit (DGS – Sektion Modellbildung und Simulation)» sera l’occasion pour Isabel Baumann d’expliquer «How to survey displaced industrial workers in Switzerland: survey bias and ways around it» (avec Daniel Oesch et Caroline Vandenplas).

Vendredi 28 juin

Le 28 juin, la session plénière (C5) «Integration of Migrants in Comparative Perspective» accueillera Laura Bernardi pour «Comparing Integration of first and second generation migrants» (avec Claudio Bolzman).

Puis le workshop (C01) consacré à «Life course, occupation and mobility», organisé par Jacques-Antoine Gauthier, inclura Andrés Guarin: «Access to the labour market among second-generation immigrants in Switzerland».

Dans le workshop (C03) sur «Family diversity, new family forms and inequality», Manuela Schicka présentera «What Determines Inequalities in Conjugal Quality? A Configurational Approach to Explain Differences in Relationship Outcomes»; Nasser Tafferant «Parcours dans la monoparentalité»; et Nadia Girardin «Intentions and practices of Swiss couples regarding childcare solutions during transition to parenthood» (avec Jean-Marie Le Goff).

Le Workshop (C07), «Unsicherheit und Abstiegsängste – Wie reagiert die Mittelschicht auf die Krise? Empirische Analysen von Handlungsstrategien» verra Daniel Oesch s’interroger sur «Does the middle class decline? An empirical analysis of occupational change in Western Europe since 1990».

Le Workshop (C16), organisé notamment par Jean-François Bickel, abordera les «Enjeux de l’évolution des politiques suisses de la retraite». Laure Kaeser y présentera «Discours et politiques du ‘vieillissement actif’ à l’épreuve des réalités vécues».

Dans le Workshop (D01), portant sur «Life course and later life» et organisé à nouveau par Jacques-Antoine Gauthier, Ignacio Madero Cabib présentera «The transition to retirement in Switzerland: A life-course study about retirement timing» (avec Jacques-Antoine Gauthier, Jean-Marie Le Goff et Francesco Laganà); Rainer Gabriel «After the silent revolution: Poverty amongst the elderly population in Switzerland 1979» (avec Michel Oris); et Julia Henke «Inequality in Quality of Life among the Swiss Elderly: A Multidimensional Approach».

Le Workshop (D12) concernant «Practice, Reflexivity, Identity and Inequality» proposera une communication de Laurence Bachmann: «Transformer le genre par un travail réflexif. Le cas des hommes ‘progressistes’ de la baie de San Francisco».

Pour finir, au cours du Workshop (D14), abordant «Elites in Times of Crisis» et organisé par Pedro Araujo et Felix Bühlmann, ce dernier présentera «European Business Elites: Convergence through internationalisation?» (avec Eric Davoine et Claudio Ravasi); André Mach parlera «D’une globalisation à l’autre: Transformations du profil des élites économiques suisses dans la longue durée (1910-2010)» (avec Thomas David et Stéphanie Ginalski); et Pedro Araujo retracera «The reconfiguration of elites in the Swiss banking field (1980-2010)».

Photo Hugues Siegenthaler © LIVES

Une journée d’étude pour s’interroger sur la vulnérabilité potentielle des élites

Une équipe de doctorants LIVES organise le 25 juin 2013 à l’Université de Fribourg une journée de discussions sur des travaux en sociologie du travail concernant des classes plutôt dominantes de la société, mais touchées elles aussi par les mutations contemporaines auxquelles on assiste dans le monde du travail.

Pour la deuxième année consécutive, des jeunes chercheurs du projet No 6 du Pôle de recherche national LIVES (IP6) organisent une journée d’étude sur des travaux de doctorants afin de permettre une discussion avec des chercheurs plus avancés. Le point avec Pierre Bataille, doctorant à l'Université de Lausanne, un des organisateurs de ce séminaire avec Claudio Ravasi et Xavier Salamin de l'Université de Fribourg.

Quels sont les objectifs d’une telle journée ?

Ils sont doubles. D'une part, la journée offre à voir les différents terrains pouvant être travaillé à partir des problématiques au cœur des préoccupation de l'IP6 (groupes professionnels, genre, vulnérabilité, interface famille travail) - et par là même, l'heuristique de cette approche. D'un point de vue plus pragmatique, elle offre aux doctorant.e.s la possibilité de présenter leurs travaux dans un cadre bienveillant, avec tout le temps nécessaire pour bien développer leur propos. En effet, contrairement à la majorité des présentation de type "colloque", les personnes présentant leur travail disposent d'une heure (discussion comprise) pour développer leurs arguments et les confronter aux critiques d'un.e "senior" qui a reçu et travaillé un texte en rapport avec la présentation au préalable. C'étaient en tout cas les points forts de notre journée de l'an dernier, d'après les réactions qu'elle avait suscitées parmi les participant.e.s.

On constate que cette rencontre n'est pas réservée aux doctorants LIVES...

Cela vient entre autres du fait que le séminaire mensuel de l'IP6 s'inscrit un peu dans la continuité d'un atelier autour de la sociologie du travail qui se tenait jusqu'alors dans le cadre du Laboratoire de sociologie de l’Université de Lausanne (LabSo). Au moment de la création du PRN LIVES, pour ne pas multiplier inutilement les lieux de rencontre et pour conserver la dynamique qu'il y avait autour de cet atelier - où travaillaient ensemble régulièrement des membres du LabSo, du Centre d’études genres LIEGE et de l'Institut des sciences du sport de l’Université de Lausanne (ISSUL) notamment -, nous avons donc décidé de "fusionner" les moments de rencontre. L'expérience positive de l'ouverture à des terrains divers mais centrés autour des questions de sociologie du travail, ainsi que le climat propice à l'échange cultivé au sein de cet atelier, nous ont donc donné envie de continuer dans ce sens au sein des séminaires organisés par l'IP6. C'est d'ailleurs peut-être autour de la journée d'étude autour des travaux des doctorant.e.s que l'influence de l'esprit de cet atelier est le plus manifeste, avec cette coprésence de différentes recherches menés sur des groupes professionnels assez divers (banquiers, céramistes, footballeurs, hackers, diplomates), mais tous confrontés à la remise en question de leur identité professionnelle et des modes de transmission de cette identité dans un contexte socio-politique (inter)national incertain.

Peut-on parler de vulnérabilité des élites ?

L'une des spécificités de l'IP6, c'est bien d'aller chercher la vulnérabilité là où on ne l'attend pas nécessairement, dans les groupes professionnels prestigieux notamment. L'idée que nous défendons est que les mutations contemporaines du monde du travail contribuent à la fragilisation de certaines populations vulnérables (chômeurs/euses, jeunes entrant sur le marché de l'emploi...), mais remettent également en question le fonctionnement des groupes dominants. Qu'on pense par exemple aux travaux menés récemment sur les élites suisses (David et al., 2012). Ils montrent un changement majeur dans les modes d'accès aux sommets de la hiérarchie des entreprises. Auparavant, la transmission des responsabilités dans les grandes firmes passait principalement par la voie du sang et des liens familiaux. Depuis une vingtaine d'année, le passage par l'international et les titres scolaires - notamment les prestigieux Masters in Business Administration des universités anglo-saxonnes - tendent à s'imposer comme un sésame particulièrement efficace pour accéder aux hautes responsabilités. Dans ce cadre, il y a donc eu une remise en question des modes de recrutement traditionnels des élites économiques. On peut par exemple se questionner sur la potentielle vulnérabilité des groupes élitaires suisses qui n'ont pas opéré cette transformation: tendent-ils à disparaître complètement des cercles des élites? Quelles sont les stratégies de reconversion de leurs capitaux économiques et symboliques, qu'ils mettent en place pour garder leur rang? La logique est sensiblement la même que dans le cas d'une étude sur des groupes sociaux moins prestigieux, "vulnérabilisés" par un événement (politique sociale, mutation du marché du travail, etc.) comme c'est souvent le cas dans les recherches LIVES: on va tenter d’identifier les ressources engagées par les individus afin de dépasser leur situation de vulnérabilité, de comprendre comment ils mobilisent ces ressources et, si possible, d’évaluer si cette mobilisation s’avère in fine efficace.

PaulaConnelly©iStockphoto

Quelques facettes de l’approche qualitative éclairées par des chercheuses LIVES

Le 2ème Festival suisse des méthodes qualitatives et mixtes aura lieu le 22 juin 2013 à l’Université de Fribourg. Organisé par le Centre de compétences suisse en sciences sociales (FORS) et plusieurs partenaires, dont le Pôle de recherche national LIVES, il propose en plus de conférences-débats une douzaine d’ateliers où interviendront notamment Marianne Modak et Ana Barbeiro.

Le Pôle de recherche national LIVES – Surmonter la vulnérabilité : Perspective du parcours de vie (PRN LIVES), outre sa dimension interdisciplinaire, promeut les méthodes mixtes, mêlant l’analyse quantitative à l’approche qualitative. Deux de ses chercheuses partageront leur expérience du terrain qualitatif lors de cours-ateliers destinés à des universitaires moins expérimentés dans ce type de méthodes.

Entretiens par scénario-problème

Marianne Modak, professeure de sociologie à la Haute école de travail social et de la santé – EESP Lausanne et membre de l’IP8 du PRN LIVES, abordera la question de l’entretien semi-directif par scénario-problème, un outil très utile mais encore peu utilisé : « Pour le dire vite, c’est un moyen de placer un·e enquêté·e face à une situation construite de manière à lui apparaître comme familière, et lui demander de résoudre un ou plusieurs problème posés dans le scénario », explique la chercheuse.

Le scénario-problème permet ainsi de « mettre en lumière et de comparer de manière relativement standardisée des processus de décisions individuelles et collectives, des négociations de normes d’échange ou de principes de justice, des dilemmes ou encore des pratiques professionnelles. Il est aussi utile pour enquêter auprès de populations particulières - des groupes d’écoliers et d’écolières par exemple - qu'il faut confronter à leurs propres catégories langagières. »

Après une brève présentation des origines théoriques et des techniques propres à l’outil du scénario-problème, la Prof. Modak présentera divers usages de cette méthode dans le cadre des recherches auxquelles elle a participé. L’atelier se terminera par des exercices de rédaction de scénario en lien avec les recherches en cours des participant·e·s.

Entretiens biographiques avec calendrier de vie

Ana Barbeiro, doctorante et membre de l’IP2 du PRN LIVES, évoquera quant à elle son expérience des entretiens biographiques avec calendrier de vie : « Un entretien biographique se passe en général comme une conversation où les gens parlent de leurs expériences de vie, en focalisant sur certaines thématiques ou librement, et où le chercheur est plutôt à l'écoute. C'est le cas dans mes entretiens avec les immigrés portugais, explique la chercheuse: je leur demande de se centrer essentiellement sur leurs expériences migratoires et sur leur rapport aux institutions telles que le travail, la police, les services d'immigration... Cependant, quand on raconte son histoire, on a tendance à se focaliser sur certains événements et certaines phases de la vie, et à en oublier d'autres. »

Les calendriers de vie - développés au départ par la recherche plutôt quantitative sur les parcours de vie - fonctionnent donc comme structure d'aide-mémoire pour les entretiens qualitatifs : « Le fait de marquer certains événements du parcours facilite l'évocation d'autres aspects de la vie qui sont en rapport avec ceux-ci. Même chose en ce qui concerne les différents domaines de la vie: l'évocation d'un congé maternité peut par exemple entraîner le rappel d’événements concernant le travail », souligne la chercheuse.

Comme dans d’autres cours-ateliers du Festival, des exercices pratiques suivis de discussions seront proposés, en fonction des intérêts spécifiques des participant·e·s.

http://www2.unil.ch/fors/spip.php?article1055&lang=fr

 

Appel à communication pour le congrès des démographes francophones

Appel à communication pour le congrès des démographes francophones

Le prochain congrès de l’Association internationale des Démographes de Langue française (AIDELF) se tiendra à l’Université de Bari « Aldo Moro », dans le sud de l’Italie, du 26 au 30 mai 2014, sur le thème Trajectoires et Ages de la Vie. Le Pôle de recherche national LIVES est associé à l’événement par son co-directeur, le Prof. Michel Oris, président de l’AIDELF.

Le XVIIIe colloque international de l’Association internationale des Démographes de Langue française veut offrir des espaces pour présenter des recherches innovantes et pour mieux articuler études du parcours de vie et analyses des dynamiques et systèmes démographiques.

Un autre objectif est de fortifier le dialogue entre la démographie et les nombreux champs scientifiques qui partagent les mêmes données, outils et approches, mais pas nécessairement les mêmes concepts et questions de recherche.

Des communications en démographie, mais aussi en sociologie de la famille ou des inégalités, en géographie, histoire, économie, gérontologie, épidémiologie, etc., sont donc les bienvenues.

Trois ensembles de questions structurent l’appel à communication, dont la date limite est le 20 septembre 2013 :

  • Epistémologie
  • Ages et transitions de vie
  • Structures du parcours de vie