Résumé
Le droit au travail s’est longtemps limité à son versant négatif, c’est-à-dire à l’interdiction de certaines activités professionnelles jugées incompatibles avec la dignité humaine. L’essor des politiques d’activation donne l’occasion d’envisager une action sur le versant positif du droit au travail en accroissant les possibilités d’agir et la liberté de choix des demandeurs d’emploi. Cet article vise à identifier les figures de la responsabilisation des individus sous-jacentes aux politiques d’activation et propose une grille normative inspirée de l’approche par les capabilités du philosophe et économiste Amartya Sen permettant de les évaluer. Il confronte ensuite les principaux modèles d’État-providence à cette grille analytique. La conclusion met en lumière les conditions d’une activation et d’une responsabilisation des personnes sans emploi qui soient compatibles avec les exigences de l’approche par les capabilités et montre en quoi les pratiques actuelles se démarquent de ce modèle.
Abstract
The right to work has long been confined to its negative dimension – that is to say the prohibition of certain professional activities judged to be incompatible with human dignity. The rise of activation policies provides the opportunity to consider an action on the positive dimension of the right to work, by empowering job-seekers and enhancing their freedom to choose. This contribution seeks to identify the diverse conceptions of (individual and/or social) responsibility underlying activation policies and suggests a normative grid inspired by the capability approach of the philosopher and economist Amartya Sen in order to assess them. The paper then confronts the main models of the Welfare State to the grid. The conclusion brings to light the conditions to be respected for a capability-friendly activation and responsibilization of the unemployed, and shows how current practices diverge from that model.
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